Les 4 vérités – Michel Barnier
Un hommage unanime au pape François
Michel Barnier débute l’entretien en saluant la mémoire du pape François, dont les obsèques se tiendront à Rome. Il soutient pleinement la décision de mettre les drapeaux en berne en France, estimant qu’il s’agit d’un geste de respect envers « un homme de bien » engagé dans de nombreux combats pour l’écologie, la justice sociale et la dignité des plus pauvres.
Sur la question migratoire, il nuance toutefois l’approche universaliste du pape, rappelant que « chaque homme est nécessaire », mais que l’État doit fixer des limites raisonnables à l’accueil.
Trump, douanes, et souveraineté européenne
Concernant les tensions commerciales avec les États-Unis, Barnier appelle à la retenue face aux volte-face de Donald Trump. Il insiste sur la nécessité pour l’Europe de se renforcer dans les secteurs clés comme l’énergie, l’agriculture, la sécurité ou encore l’intelligence artificielle. « Personne ne fera à notre place ce que nous devons faire », prévient-il.
Chefs d’entreprise : confiance, pas leçon
À propos de l’appel au patriotisme économique lancé au G7, l’ancien Premier ministre estime que les chefs d’entreprise n’ont pas de leçons à recevoir. Il souligne leur engagement dans la formation, l’insertion et la transition écologique, et appelle à alléger les contraintes pour stimuler leur action : moins de normes, moins de charges, plus de compétitivité.
Des finances publiques sous tension
Interrogé sur la nécessité d’économies de 40 à 50 milliards d’euros, Michel Barnier ne tergiverse pas : « Ce n’est pas réaliste, c’est nécessaire. » Il milite pour une réduction du train de vie de l’État, sans pénaliser les plus modestes. La vérité aux Français doit, selon lui, primer sur la popularité politique.
Fiscalité des retraites : prudence et justice
Sur la suppression potentielle de l’abattement fiscal de 10 % pour les retraités, il se montre réservé. S’il n’exclut pas des efforts pour les plus hauts revenus, il refuse que les retraités modestes soient de nouveau mis à contribution. Toute réforme doit s’inscrire dans un cadre global et équitable, où l’État doit aussi montrer l’exemple.
Stabilité politique et avenir de la droite
Barnier plaide pour la stabilité, condition indispensable selon lui à la relance économique. Il soutient le maintien de François Bayrou à Matignon, dénonçant le coût de l’instabilité politique. Il appelle aussi de ses vœux une coalition du centre et de la droite pour 2027, avec un candidat commun.
Enfin, il apporte son soutien à Bruno Retailleau pour la présidence des Républicains, saluant sa loyauté et sa compétence.
Un livre pour écouter les Français
Michel Barnier conclut en évoquant la sortie de son livre Ce que j’ai appris de vous, dans lequel il relate des récits authentiques inspirés de ses rencontres avec les Français. Un hommage à l’écoute et à l’expérience humaine.