Michel Barnier et la présidentielle : « Je reste prêt à servir mon pays »
Dans un long entretien accordé au Point, Michel Barnier, ancien Premier ministre, évoque sans détour ses ambitions, ses regrets et ses convictions à l’approche de la présidentielle de 2027. Profitant de la sortie de son ouvrage Ce que j’ai appris de vous, il revient sur son parcours et son éviction de Matignon, tout en affirmant « rester prêt à servir son pays » si les circonstances l’exigeaient. Il dresse le portrait d’un président idéal : issu de la droite républicaine, expérimenté, rassembleur, peut-être même âgé, donc prêt à ne faire qu’un seul mandat. Une allusion transparente à lui-même.
Très critique envers la classe politique, qu’il juge coupée du réel, Barnier reproche aux partis de privilégier le court terme. Il accuse la gauche d’avoir fait tomber son gouvernement pour des raisons idéologiques et déplore l’irresponsabilité d’un système parlementaire instable, auquel il refuse la proportionnelle. Selon lui, la France est confrontée à des défis colossaux – dette publique, immigration, islamisme, réindustrialisation – qui exigent rigueur, pédagogie et détermination.
Il défend un État allégé mais efficace, où les moyens sont prioritairement dirigés vers les services essentiels comme la santé, l’éducation ou la sécurité. Il plaide aussi pour une lutte acharnée contre la fraude sociale et fiscale, ainsi qu’un recentrage sur la souveraineté économique.
Sur la droite, il appelle à une coalition unie autour d’un candidat unique. Il soutient Bruno Retailleau, tout en insistant sur la nécessité de reconquérir les électeurs partis chez Le Pen ou abstentionnistes, en leur apportant reconnaissance et solutions concrètes. L’ancien négociateur du Brexit réaffirme son ancrage européen et patriotique.
Enfin, face à un Édouard Philippe « en colère », Barnier se dit « déterminé », préférant l’action au ressentiment. Il conclut sur la nécessité de redonner sens et efficacité à la politique pour sortir de l’impuissance publique. Une déclaration de principes… qui ressemble à un préambule de campagne.
