Michel Barnier n’a pas dit son dernier mot
Bien que retiré de Matignon depuis quelques mois, Michel Barnier reste pleinement impliqué dans la vie politique française. L’ancien Premier ministre n’a pas renoncé à peser dans le débat, notamment en œuvrant à la consolidation d’un “socle commun” entre la droite et le centre pour 2027. Ce projet de rassemblement est sa réponse à une vie politique qu’il juge fragmentée, marquée par les oppositions stériles et les ambitions individuelles.
Un homme de terrain et d’influence
Le portrait brosse celui d’un homme attaché à la proximité et au territoire : promenades en forêt, visites d’agriculteurs, échanges directs avec les élus locaux. Sa nostalgie de Matignon se mêle à une forme de soulagement : « À Matignon, vous n’avez que des mauvaises nouvelles. » Toutefois, il ne s’éloigne jamais vraiment du pouvoir : il continue de voir ses anciens ministres, organise des réunions et tisse encore des liens politiques.
Relations politiques et fidélités
Il garde une affection certaine pour certains anciens ministres comme Annie Genevard, Astrid Panosyan-Bouvet ou Jean-Noël Barrot, et semble amer vis-à-vis de ceux qui n’ont pas été reconduits, comme François Durovray. Il est déçu du manque de solidarité dans le “socle commun”, pointant du doigt Laurent Wauquiez et Gabriel Attal, ce dernier lui présentant même un mea culpa tardif pour leur passation ratée.
Vision politique et avenir
Barnier continue de promouvoir l’idée d’une candidature d’union entre la droite et le centre, à l’allemande, et rejette fermement toute alliance avec l’extrême droite, qu’il qualifie de “béquille de Le Pen”. Il soutient officieusement Bruno Retailleau contre Laurent Wauquiez pour la présidence de LR, révélant une fracture ancienne, remontant aux régionales de 2015.
Nouveaux horizons
Actuellement en charge de la mission JO 2030, Barnier prépare la publication d’un ouvrage politique, “Ce que j’ai appris de vous”, synthèse de cinquante ans de vie publique. Des rumeurs évoquent une possible candidature à une législative partielle à Paris, dans un arrondissement clé. Une hypothèse qui renforcerait son rôle de figure fédératrice à droite.
Loin d’un retrait paisible, Michel Barnier demeure un stratège actif, entre fidélité à ses idées modérées et volonté de peser dans la recomposition du paysage politique français. À 73 ans, il continue de croire à une droite de gouvernement responsable et européenne, et travaille en coulisses à en raviver la flamme.
