Michel Barnier : « Nous n’avons pas intérêt à une rupture avec les Etats-Unis »
Dans une longue interview, Michel Barnier, Premier ministre, défend une ligne de coopération transatlantique, tout en affirmant la nécessité d’une autonomie stratégique européenne. Il rejette l’idée d’un découplage avec les États-Unis, soulignant que la France et l’Europe doivent rester liées à leur principal allié historique, en particulier face aux défis géopolitiques majeurs comme la guerre en Ukraine, la rivalité sino-américaine ou encore les crises énergétiques.
Barnier appelle néanmoins à une prise de conscience sur la dépendance européenne, notamment dans les domaines de la défense, de la technologie et de l’énergie. Il prône une politique industrielle plus volontariste, un soutien accru à l’innovation et une consolidation de la souveraineté européenne, à travers des projets communs concrets, notamment dans l’armement, les semi-conducteurs et la transition énergétique.
Il revient sur les tensions passées, notamment les désaccords sur l’Otan ou les accords commerciaux, mais affirme que les liens diplomatiques et militaires entre Paris et Washington restent solides. Il évoque la possibilité d’un retour de Donald Trump à la présidence américaine comme un facteur d’incertitude, mais estime que la France doit rester fidèle à ses engagements sans suivre aveuglément les choix américains.
Barnier insiste également sur l’importance du couple franco-allemand, appelant à un dialogue renforcé avec Berlin, malgré les divergences économiques et budgétaires. Il plaide pour un compromis sur les règles européennes de discipline financière, permettant à la fois rigueur et investissements stratégiques.
Concernant sa politique intérieure, Barnier reste discret mais rappelle son attachement à la stabilité, à la cohésion nationale et à la protection des intérêts français dans un cadre européen. Il met en avant une ligne réaliste et pragmatique, fidèle à son engagement européen de longue date. L’interview se clôt sur une note de vigilance et de lucidité : « L’Europe ne peut pas être naïve », dit-il, appelant à « parler avec tout le monde, mais ne dépendre de personne ».
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